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Une nouvelle plaque provinciale commémore les jeunes hommes qui ont effectué un service de substitution au service militaire au camp de travailleurs de Montreal River

WATERLOO — La Fiducie du patrimoine ontarien, en partenariat avec la Société d’histoire mennonite de l’Ontario, a dévoilé une plaque provinciale commémorant les jeunes hommes qui ont effectué un service de substitution au service militaire au camp de travailleurs de Montreal River. Ce camp revêt une importance historique comme modèle d’un système de service de substitution durant les années de guerre, qui a été mis en œuvre à l’échelle nationale. Il est mis sur pied dans le cadre d’une résistance pacifique menée par des groupes confessionnels, qui contribuent à façonner la politique publique sur l’objection de conscience pendant la Seconde Guerre mondiale.

Lorsque le gouvernement du Canada instaure la conscription en vertu de la Loi de 1940 sur la mobilisation des ressources nationales, de nombreux jeunes hommes cherchent une alternative au service militaire en raison de leurs convictions religieuses et par motif de conscience. On trouve parmi eux 570 jeunes hommes qui servent à Montréal River entre 1942 et 1943. De confession principalement mennonite et amish, ils représentent également plusieurs dénominations différentes, notamment les pentecôtistes, les Témoins de Jéhovah, les adventistes du septième jour, les christadelphes, la Société religieuse des Amis (quakers), l’Armée du Salut, l’Église unie du Canada et d’autres encore. Malgré la grande diversité de cultures religieuses, ils sont unis par leurs valeurs communes ainsi que par leur raison d’être, et ils tissent des liens profonds et significatifs les uns avec les autres.

« Les anciens objecteurs de conscience et leurs descendants ont longtemps fait de Montreal River une destination et un lieu où venir partager leurs histoires », a déclaré Laureen Harder-Gissing, de la Société d’histoire mennonite de l’Ontario. « Cette plaque honore à la fois le service des jeunes hommes et le travail dévoué des dirigeants religieux et des fonctionnaires qui ont créé un programme qui a aidé le pays à une période où les besoins étaient criants, tout en permettant aux citoyens de demeurer fidèles à leurs convictions de longue date de ne pas verser de sang. Ces hommes ont été profondément façonnés par les expériences qu’ils ont vécues à Montreal River; après la fin de la Seconde Guerre mondiale, beaucoup ont consacré leur vie à soutenir les générations suivantes dans leur quête d’un monde plus pacifique. »

« Grâce à la Fiducie du patrimoine ontarien et la Société d’histoire mennonite de l’Ontario, les générations présentes et futures d’Ontariennes et d’Ontariens auront la possibilité d’en apprendre davantage sur les contributions apportées à la province par la communauté mennonite », a déclaré Michael Ford, ministre des Affaires civiques et du Multiculturalisme. « Aujourd’hui, nous éprouvons de la reconnaissance en nous remémorant leur service, tandis que nous nous efforçons de bâtir un Ontario plus fort et plus dynamique, où tous peuvent vivre leur foi et exprimer librement leur culture et leurs croyances. »

« La Fiducie du patrimoine ontarien est fière de reconnaître les jeunes hommes aux convictions pacifistes qui ont servi leur nation au camp de travailleurs de Montreal River, où ils ont effectué un service de substitution au service militaire », a déclaré John Ecker, président du conseil d’administration de la Fiducie du patrimoine ontarien. « Bien qu’il ne reste aujourd’hui presque aucun vestige du camp, cette nouvelle plaque provinciale placée sur son ancien site laissera une marque indélébile de leurs expériences. Elle sera lue par les voyageurs pour les générations à venir, le long de l’autoroute que ces jeunes hommes ont jadis contribué à construire. »

La plaque se lit comme suit :

CAMP DE SERVICE DE REMPLACEMENT DE LA RIVIÈRE MONTRÉAL

    Lorsque le Canada instaure la conscription en 1940, de nombreux jeunes hommes — pour la plupart des membres de l’Église mennonite ou d’autres églises traditionnellement pacifistes — souhaitent effectuer leur service sous une forme qui n’est pas liée au combat afin de respecter leurs convictions religieuses et morales. Face à cette situation, le gouvernement du Canada établit des camps civils pour accueillir les objecteurs de conscience, afin qu’ils y exécutent des travaux en lieu et place du service militaire. Le 16 juillet 1941, un premier groupe d’hommes, majoritairement originaires du sud de l’Ontario, s’installe au premier camp de travail établi en Ontario, le Camp de service de remplacement de la rivière Montréal, pour y effectuer un service d’une durée de quatre mois. Ils y sont principalement affectés aux travaux de prolongement de la route Transcanadienne en direction du nord. Dans ces camps éloignés de chez eux, ces hommes n’ont aucun repère et la vie y tranche brutalement avec leur quotidien d’avant. En mars 1942, le gouvernement du Canada publie un décret imposant désormais aux objecteurs de conscience de rester en service pendant toute la durée de la guerre. Quoique profondément déçus, les hommes ne s’en plieront pas moins à leurs obligations. Au printemps 1942, une grande partie des occupants du camp est transférée dans des camps de Colombie-Britannique pour y réaliser des travaux généraux et entretenir les forêts. Le camp de la rivière Montréal ferme ses portes en mai 1943 après avoir servi de modèle à plus de 50 camps au Canada. Ces camps de travail sont souvent considérés comme le symbole de la résistance à la guerre et de la croyance dans la non-violence. Ces objecteurs de conscience ont été des maillons indispensables au maintien des services essentiels au Canada pendant la guerre.

La plaque sera installée de façon permanente à Montreal River Harbour, au nord de Sault Ste. Marie, sur le site de l’ancien camp, par des membres de la Société d’histoire mennonite de l’Ontario le 28 septembre.

En savoir plus

Pour en savoir plus sur la Fiducie du patrimoine ontarien et le Programme des plaques provinciales.

Personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements sur la Fiducie du patrimoine ontarien, communiquez avec David Leonard au 437-246-9065 ou à david.leonard@heritagetrust.on.ca.

Pour en savoir plus sur la Société d’histoire mennonite de l’Ontario, communiquez avec Laureen Harder-Gissing à lhardergissing@uwaterloo.ca ou mhso.org.

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À propos de la Fiducie du patrimoine ontarien

La Fiducie du patrimoine ontarien (la Fiducie) est un organisme du ministère des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture de l'Ontario. La Fiducie conserve, interprète et partage le patrimoine de l'Ontario. La Fiducie conserve le patrimoine culturel et naturel, d'importance provinciale, interprète l'histoire de l'Ontario, célèbre sa diversité et sensibilise les Ontariens à son importance dans notre société. La Fiducie conçoit une province d’Ontario où nous conservons, valorisons et partageons les lieux et les paysages, les histoires, les traditions et les récits qui incarnent notre patrimoine, aujourd'hui et pour les générations futures.

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