Atom Egoyan (cinéaste, écrivain et producteur)

Usine de filtration d’eau R.C. Harris

Chaque fois que je reçois des personnes en visite à Toronto, je les emmène à l’usine de filtration Harris. Ce magnifique complexe est l’un des quelques rares exemples qui restent de l’architecture industrielle art déco ayant survécu jusqu’à ce jour, et son emplacement sur le lac Ontario en fait une attraction unique. Elle a été décrite avec amples détails dans le magnifique roman de Michael Ondaatje, In the Skin of a Lion (La Peau du lion), et a été utilisée pour de nombreuses prises de vues cinématographiques, mais rien ne s’approche du sentiment que l’on ressent en parcourant à pied cet espace exceptionnel et en s’assoyant sur l’un des bancs qui, du sommet de la colline, surplombe l’eau.

Ce que bien des gens ne savent pas, c’est que cette usine produit encore la moitié de l’eau potable dont Toronto a besoin et qu’elle fonctionne encore parfaitement, malgré ses 75 ans. Elle prélève l’eau à partir d’une canalisation massive de 2,6 kilomètres, qui s’étend de la côte et s’enfonce à de grandes profondeurs dans le lac. Lorsque je m’assois sur ce banc et que je regarde l’eau, une idée s’impose puissamment à mon esprit : ce majestueux bâtiment est vraiment une artère vitale de cette grande ville.




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