Musée de la Niagara Historical Society, Niagara-on-the-Lake
Niagara-on-the-Lake est devenue l’un des nombreux endroits qui accueillirent des enfants pauvres des rues et des asiles d’indigents de Grande-Bretagne. Maria Rye acheta l’ancien palais de justice et prison de Niagara, tout juste à l’extérieur de la Vieille Ville, en 1868. Elle transforma le bâtiment en orphelinat connu sous le nom de « Our Western Home » (OWH). Pendant la première année d’existence de l’orphelinat, elle amena quelque 187 enfants en Ontario, le premier groupe arrivant en novembre. La plupart de ces enfants étaient des fillettes âgées de 5 à 12 ans. On leur enseignait les tâches ménagères pendant 3 à 9 mois à peu près, avant qu’elles ne soient adoptées ou embauchées comme servantes liées par contrat. Elles étaient nourries, vêtues et éduquées en échange de leurs services. À 15 ans, elles recevaient un petit salaire et, à 18, elles étaient libérées de l’engagement pris dans leur entente de service.
Certaines des jeunes filles écrivirent à l’OWH pour relater des expériences positives, mais ce ne sont pas toutes les histoires qui eurent une fin heureuse. De nombreux enfants étaient exclus de la famille où ils étaient placés, étaient maltraités et, dans certains cas, perdaient même la vie. Pendant qu’ils se trouvaient à l’OWH, les enfants n’étaient pas autorisés à avoir de contacts avec le monde extérieur, ce qui nourrissait les sentiments de pitié et le soupçon des habitants de Niagara-on-the-Lake. En 1847, les autorités britanniques responsables de l’émigration des enfants confièrent à Andrew Doyle, un inspecteur chevronné, le soin de produire un rapport sur les enfants envoyés au Canada. Selon le rapport final de Doyle, qui s’en prenait à la fois à la politique et à la pratique de cette émigration, le voyage des enfants se déroulait dans de mauvaises conditions et ceux ci manquaient de formation et de supervision. Maria Rye contesta le rapport et le gouvernement de l’Ontario, les médias et la collectivité se rangèrent en sa faveur et rejetèrent les conclusions de Doyle.
Chacune des jeunes filles recevait un coffre contenant des vêtements confectionnés par des groupes locaux de femmes et payés par les « gardiens des asiles des pauvres ». Ce coffre de pin et de cèdre teint d’une couleur foncée a été donné à Elizabeth Parrons, alors âgée de 13 ans. Parties de Liverpool le 25 juillet 1901 sur le navire « Parisian », Elisabeth et 21 autres jeunes filles envoyées par la Waifs and Strays Society de l’Église d’Angleterre arrivèrent