Todd Stewart (artiste et ancien bénéficiaire du Programme des artistes en résidence Doris McCarthy)
La route 11, près de Hearst
Le lien qui m’unit à un endroit se resserre lorsque je m’y retrouve seul, enveloppé par le silence, loin du monde extérieur. La tranquillité suspend le temps et calme mon esprit. Un endroit parmi plusieurs me vient en tête : la route 11, notamment le tronçon vers le Nord qui traverse l’Ontario. J’ai roulé sur cette route à plusieurs reprises; certes, le trajet ne s’est pas inscrit dans ma routine, mais j’ai parcouru la route assez souvent pour qu’elle s’imprime dans ma mémoire.
Le long tronçon bordé d’épinettes et de pins de l’autoroute à deux voies est loin d’être une vue ennuyeuse. À mes yeux, c’est un espace contemplatif et rassurant, notamment à la tombée du jour, avant que l’obscurité ne l’emporte sur le crépuscule. J’en profite pour m’arrêter et couper le moteur. Hors de mon véhicule, je m’assois dans la quiétude absolue; pas une voiture ne circule, l’air semble immobile. Qu’une autoroute puisse être un endroit procurant une telle expérience peut sembler étrange; toutefois, l’instant d’un moment, il me plaît de m’imaginer au milieu de nulle part, à l’abri du temps.
Photos gracieusement fournies par Todd Stewart
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Todd Stewart au « Paradis d’une folle » avec sa sérigraphie Sans titre (Lac Ontario), réalisée durant sa résidence obtenue grâce au Programme des artistes en résidence Doris McCarthy
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