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Thème d’interprétation en 2019 : la communication

En 2019, la Fiducie du patrimoine ontarien a exploré le thème de la communication. Pour ce faire, elle examinera la mesure dans laquelle la langue verbale et écrite, la préservation de la langue, l’innovation technologique, les systèmes de communication et les échanges interculturels ont influé sur le patrimoine culturel de l’Ontario.

Au fil du temps, notre besoin fondamental de communiquer avec autrui n’a pas changé, mais les outils par lesquels nous échangeons de l’information et prenons contact ont évolué passablement et influé sur la façon dont nous communiquons. Dans son ouvrage Message et Massage, un inventaire des effets, le théoricien d’avant-garde de la communication Marshall McLuhan a affirmé que : « les sociétés ont toujours été façonnées plus par la nature des moyens par lesquels les humains communiquent que par le contenu de cette communication ». À son niveau le plus fondamental, la communication consiste à relater des récits et expériences, de même qu’à combler l’écart entre les peuples et les cultures, les époques et les lieux.

La communication recoupe les moyens par lesquels les Ontariens prennent contact au sein d’une vaste géographie, par des déplacements sur des voies comme les cours d’eau, les routes, les voies ferrées et, désormais, les avenues numériques. Le secteur effervescent de la technologie en Ontario, lequel a facilité notre prise de contact sur de grandes distances, est à la source d’apports considérables à la technologie de la communication dans son ensemble et ses racines historiques sont profondes. De l’invention du téléphone en 1876 par Alexander Graham Bell aux progrès des téléphones intelligents du XXIe siècle, en passant par le lancement du satellite national de communication Anik AI en 1972, l’Ontario est depuis longtemps un chef de file en communication.

La communication avec autrui nous permet d’échanger et de saisir différentes idées et traditions issues de différentes cultures et perceptions du monde, de sorte que notre conception d’autrui s’en trouve édifiée et étoffée. Les nations autochtones qui habitaient le territoire qui correspond actuellement à l’Ontario, comme les Haudenosonee et les Anishinaabe, communiquaient entre eux pour échanger, commercer et édifier des civilisations complexes bien avant l’arrivée des Européens. À l’heure actuelle, la communication interculturelle appuie la remarquable diversité de l’Ontario : à titre d’exemples, il y a des réfugiés syriens de fraîche date qui font part de leurs traditions culturelles ou de leurs techniques agricoles (ce qui se déroule au Domaine Ashbridge à Toronto) dans des municipalités où ils ont désormais élu domicile, ou des communautés et quartiers ethniques distincts, comme le Quartier chinois à Ottawa, la Petite Italie à Windsor et la communauté mennonite de St. Jacobs, pour ne mentionner que ceux-là.

Plus de 3,5 millions d’Ontariens n’ont pour langue maternelle ni l’anglais, ni le français. Que ce soit des Néo-Ontariens qui apprennent à parler l’une de nos deux langues officielles ou une communauté qui se voue à l’enseignement à ses membres d’une langue culturellement significative, le travail de préservation de la langue et des traditions linguistiques constitue pour les Ontariens un important moyen de demeurer en phase à leurs racines.

De plus, les Nations Unies ont déclaré 2019 Année des langues autochtones. La préservation des langues autochtones forme un centre d’intérêt crucial, dans un contexte où les nations cherchent à rebâtir un héritage culturel en dépérissement depuis des générations. De nos jours, comparativement à 2006, les Autochtones au Canada qui parlent une langue traditionnelle ont augmenté de 3,1 pour cent, ce qui signifie que les jeunes et les adultes apprennent à parler une langue autochtone pour la première fois. Certes, il existe encore de grands obstacles à surmonter, car de nombreuses langues autochtones risquent de disparaître, mais de nombreux exemples de renaissance linguistique sont également constatés.

La communication favorise la création de liens communautaires; à divers égards, elle appuie les manifestations artistiques et culturelles, si bien que la prise de contact avec autrui s’en trouve facilitée. Cette prise de contact s’est révélée de différentes façons, à différentes époques et au moyen de technologies et d’outils variés : mentionnons par exemple les lettres et œuvres écrites de Susanna Moodie et de Catharine Parr Trail (qui ont relaté leur point de vue sur la vie coloniale dans le Haut Canada puis mis celui ci en phase avec la Grande-Bretagne, leur patrie); la fondation en 1951 de la radio CFCL à Timmins par Conrad Lavigne (qui s’est servi des moyens technologiques modernes pour instiller un sentiment de communauté chez une population francophone éparpillée dans le Nord Est ontarien), de même que l’expression et l’échange de traditions orales autochtones, de langues et de pétroglyphes (dessins gravés dans la pierre) diversifiés, lesquels sont en phase avec notre histoire culturelle qui remonte à des millénaires.

La communication nous met en phase, dans l’espace et le temps. Elle permet aux gens d’échanger leurs idées, leurs connaissances, leurs traditions et leur créativité du passé. Elle forge l’esprit communautaire et facilite la compréhension. Cette année, nous espérons que vous approfondirez l’histoire de la communication en Ontario… aux côtés de la Fiducie!



Ressources supplémentaires

Plusieurs plaques commémoratives provinciales dans notre base de données à ce sujet permettent d’interpréter le thème de la communication en Ontario :

On a également approfondi ce thème dans les anciens numéros du bulletin Questions de patrimoine :

Patrimoine immatériel, l’automne 2017

Comprendre l'expérience française en Ontario, mai 2012