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La Deuxième Guerre mondiale

Introduction

Le 1er septembre 1939, Adolf Hitler envahit la Pologne et envoie le message aux dirigeants occidentaux que leur politique d’apaisement ne permettra pas d’éviter un conflit de grande ampleur. Honorant leur engagement diplomatique de soutenir la Pologne en cas de menace de son indépendance, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre. Le Canada, alors une colonie autonome en vertu du Statut de Westminster, fait sa propre déclaration de guerre une semaine plus tard.

Un véritable effort de guerre se fait trop attendre et la plupart des territoires de l’Europe continentale ne peuvent être sauvés du joug fasciste. À la fin du mois de septembre, la Pologne est conquise. Le Danemark, la Norvège, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France s’ajoutent à la liste des vaincus avant la fin juin 1940. La perspective de libérer l’Europe s’éloigne de façon inquiétante, l’Allemagne consolidant sa position en formant la coalition de l’Axe. Peu avant la défaite de la France, l’Italie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne. L’empire du Japon, aspirant lui aussi à des conquêtes militaires pour assouvir ses velléités impérialistes, signe un pacte d’assistance mutuelle avec l’Allemagne et l’Italie en septembre 1940. Ignorant l’appel d’Hitler à lui prêter main forte contre l’Union soviétique, le Japon lance à la place une offensive surprise contre la base navale américaine de Pearl Harbor, près d’Honolulu, à Hawaï, le 7 décembre 1941. Le jour suivant, les Japonais attaquent également Hong Kong, une colonie de la Couronne britannique défendue par une garnison de milice locale rassemblant des troupes britanniques, indiennes et canadiennes.

Pour la deuxième fois au cours du XXe siècle, les forces armées canadiennes s’engagent dans une guerre mondiale malgré leur manque de préparation à un conflit de grande envergure. Le Canada déploie immédiatement le peu de forces dont il dispose : une brigade d’infanterie est envoyée en Islande pour prendre la relève de la garnison britannique en poste, un escadron de chasse part pour la Grande-Bretagne, et quatre destroyers prennent la mer pour les îles Britanniques. Bien que ces effectifs restent limités en comparaison de ceux des armées britannique et allemande, le Canada, à travers son ingéniosité et la mobilisation progressive de sa population, de ses industries et de ses ressources, deviendra un contributeur indispensable à l’effort de guerre allié, jouant un rôle similaire à celui que le pays a tenu lors de la Première Guerre mondiale. Le Canada prendra part à des opérations déterminantes, dont la bataille de l’Atlantique et la bataille d’Angleterre, ainsi que les débarquements de Sicile, d’Italie et de Normandie. À l’issue de la guerre, le Canada possède la troisième marine et la quatrième force aérienne les plus importantes au monde. Comptant trois divisions d’infanterie et deux divisions blindées, la Première Armée canadienne est également remarquable. Les forces armées canadiennes se sont aussi illustrées en menant, pour la première fois de leur histoire, des opérations combinant ses trois composantes : aérienne, maritime et terrestre.

Comme nous allons le voir dans la présente publication, l’Ontario a contribué de manière déterminante à la croissance et au développement des forces armées canadiennes. Plus de 400 000 Ontariens et Ontariennes ont servi dans l’armée, totalisant environ 40 p. 100 des effectifs militaires du Canada. La première partie de cette publication est consacrée aux contributions de l’Ontario à chacune des trois composantes des forces armées, à savoir l’Aviation royale du Canada, la milice/l’armée, et la Marine royale du Canada. Elle s’intéresse également à l’évolution des politiques des forces armées concernant l’enrôlement des femmes et des membres de minorités visibles. La deuxième partie traite de la mobilisation des industries et des établissements d’enseignement de l’Ontario pour la production de guerre et la recherche militaire. La dernière partie revient sur le passé ambivalent de l’Ontario, à la fois terre de refuge et d’oppression.