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Vers l'abolition de l'esclavage en Ontario
Vers la fin du XVIIIe siècle, une frange influente de la population britannique défendait activement l'abolition de l'esclavage dans l'ensemble de l'Empire britannique. Ses actions et initiatives jouèrent un rôle important dans la décision britannique de 1807 mettant fin à la traite transatlantique des esclaves et l'abolition pure et simple de l'esclavage dans l'ensemble de l'Empire, en 1834. C'est également à cette époque que les premières mesures pour abolir l'esclavage dans l'Ontario contemporain furent prises. L'acte de résistance d'une esclave noire à Queenston fut à l'origine de la première loi de la province (et de tout l'Empire britannique) contre l'esclavage. La résistance violente de Chloe Cooley, qui ne voulait pas être transportée de force de l'autre côté de la rivière pour être vendue à un nouveau propriétaire résidant aux États-Unis, attira l'attention de l'ancien combattant noir libre Peter Martin, et celle d'un voisin témoin de la scène, William Grisly. Ensemble, ils poussèrent le lieutenant-gouverneur Simcoe à mettre fin à l'esclavage dans le Haut-Canada.
C'est en réponse à cet événement que le lieutenant-gouverneur Simcoe fit le premier pas législatif vers l'abolition de l'esclavage dans le Haut-Canada. Sa loi de 1793 « visant à prévenir, à l'avenir, l'entrée d'esclaves et à limiter la durée du contrat de servitude dans la province » interdisait l'importation d'esclaves dans le Haut-Canada. Les esclaves vivant déjà dans la province à l'époque de l'adoption de cette loi demeuraient néanmoins la possession de leurs propriétaires. C'était également le cas de leurs enfants, jusqu'à ce que ceux-ci aient 25 ans. Cette loi prépara le terrain pour l'abolition de la traite transatlantique des esclaves par la Grande-Bretagne en 1807 et l'abolition pure et simple de l'esclavage dans l'Empire britannique, le 1er août 1834. À ce jour, les célébrations du Jour de l'émancipation ont toujours lieu début août dans l'ensemble de la province.
Tout comme en Grande-Bretagne, la pression exercée par la population du Haut-Canada joua un rôle important dans le mouvement d'abolition de l'esclavage dans l'ensemble de l'Empire britannique. Des organisations religieuses, telles que l'église méthodiste, organisaient des mouvements prônant l'abolition de l'esclavage pour des raisons d'ordre moral. Elles pensaient que traiter les Noirs comme des biens était contraire à la morale chrétienne et l'intensité de leur plaidoyer permit de convaincre le lieutenant-gouverneur Simcoe et ses co-législateurs d’agir contre l'esclavage.