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Amiral Sir Charles Edmund Kingsmill 1855-1935
Le 15 mai 2010, la Fiducie du patrimoine ontarien et la Marine canadienne ont inauguré une plaque provinciale au cimetière anglican Emmanuel à Portland, en Ontario, en hommage à l’amiral Sir Charles Edmund Kingsmill.
La plaque bilingue comporte le texte suivant :
AMIRAL SIR CHARLES EDMUND KINGSMILL 1855-1935
- L’amiral Sir Charles Edmund Kingsmill est le fondateur de la Marine canadienne. Né à Guelph, en Ontario, il étudie à l’Upper Canada College et, en 1869, rejoint la Marine royale britannique. En 1908, il revient au Canada afin de servir de conseiller au premier ministre, Sir Wilfrid Laurier, qui souhaite créer une marine canadienne. Il devient le premier directeur du service naval, et occupe ce poste de 1910 à 1920. Grâce à ses efforts, la Marine prospère pendant sa première décennie d’existence, malgré des restrictions budgétaires, des controverses politiques et le déroulement de la Première Guerre mondiale. Pendant la guerre, l’amiral Kingsmill renforce le commandement et les activités de recherche de renseignements, deux éléments fondateurs qui permettront l’expansion de la Marine canadienne. Pendant ces dix années passées à la tête du service naval, il encourage la formation de jeunes officiers canadiens qui dirigeront des opérations navales canadiennes d’importance majeure, aussi bien pendant la Deuxième Guerre mondiale que durant les premières années de la guerre froide. Le roi George V le fait chevalier en 1918. Il s’éteint dans sa résidence estivale, située près de Portland, et repose ici, dans le cimetière anglican Emmanuel.
ADMIRAL SIR CHARLES EDMUND KINGSMILL 1855-1935
- Admiral Sir Charles Edmund Kingsmill was the founder of the Canadian Navy. Born in Guelph, Ontario, he attended Upper Canada College and in 1869, entered the Royal Navy in Britain. In 1908, he returned to Canada to advise Prime Minister Sir Wilfrid Laurier on the creation of a Canadian navy. He served as the first director of the naval service from 1910-1920 and saw the new navy safely through a period of limited resources and political controversy, and the demands of the First World War. During the War, Kingsmill strengthened the command and intelligence gathering organizations, essential foundations for the future growth of the Canadian Navy. Throughout his service he encouraged and supported the training of young Canadian officers who would eventually lead Canada’s great naval efforts of the Second World War and early Cold War. Kingsmill was knighted by King George V in 1918. He died at his summer home near Portland and is buried here in Emmanuel Anglican Cemetery.
Historique
Introduction
Charles Edmund Kingsmill est le fondateur de la Marine canadienne. Il s’agit du premier conseiller technique du gouvernement canadien lors de la création de la Marine entre 1908 et 1910, nouveau service dont il assure la direction professionnelle pendant les dix premières années, de 1910 à 1920. Les autorités portent alors leur choix sur Kingsmill en raison de son expertise en matière navale, qui lui est précieuse durant la période mouvementée qui voit la création de la Marine, dont la jeune existence est sans cesse menacée par le manque de moyens et les controverses politiques.
Kingsmill tire son expérience de près de 40 années de service en tant qu’officier de la Marine royale britannique, qui s’impose alors comme le corps de défense navale le plus puissant et sans doute le plus efficace au monde. L’officier sert sur la plupart des types de navires de guerre, parcourant la quasi-totalité du globe. Lorsqu’à seulement 14 ans, Kingsmill quitte son Ontario natal pour rejoindre la Marine royale en qualité d’aspirant de marine, ses ambitions demeurent pourtant fidèles au Canada. Il perçoit clairement la distinction entre les intérêts de l’Empire britannique et du Canada en termes de forces armées maritimes, à une époque où la chose est loin d’être évidente. Avec son attachement solide aux besoins pratiques d’une souveraineté et d’une sécurité maritimes ainsi que sa compréhension de la situation politique et sociale du Canada, Kingsmill contribue largement à souligner cette distinction et agit efficacement en faveur des intérêts canadiens.
Historique
Charles Kingsmill est le petit-fils de William Kingsmill, officier de l’armée régulière britannique ayant servi pendant la guerre d’Espagne contre Napoléon.1 En 1833, alors qu’il est en service dans une garnison britannique du Haut-Canada, William quitte l’armée pour s’installer dans ce nouveau pays. Il assume de nombreuses fonctions publiques et finit par devenir maître de poste à Guelph, en Ontario. En 1837-1838, il organise des unités pour combattre la rébellion menée par William Lyon Mackenzie et défendre la frontière du Niagara contre l’intervention de sympathisants américains. Septième enfant de William Kingsmill, John Juchereau Kingsmill (1829-1900) devient un avocat d’envergure à Guelph; avocat de la Couronne de 1856 à 1866, il est nommé juge du comté de Bruce en 1867. Le premier enfant de John Juchereau, Charles Edmund, voit le jour à Guelph le 7 juillet 1855.
Le jeune Charles étudie au Upper Canada College de Toronto, comme son père et ses oncles avant lui. En septembre 1869, il est choisi par le Gouverneur général du Canada du moment, Lord Lisgar, pour se rendre en Angleterre afin de s’entraîner comme élève-officier de la Marine royale. À cette époque, il n’est pas rare que les Canadiens souhaitant devenir militaires professionnels (c’est-à-dire à temps plein) rejoignent les services britanniques. Les Canadiens, considérés comme des citoyens britanniques d’outre-mer, ont à peu près le même droit d’intégrer les forces armées royales que les résidents des îles Britanniques.
Création de la Marine canadienne
Vers le milieu du XIXe siècle, la Grande-Bretagne décide de laisser plus de responsabilités à ses colonies autonomes en termes de défense nationale. C’est l’une des principales raisons expliquant l’action de Londres en faveur de l’alliance des colonies britanniques d’Amérique du Nord pour former le nouveau « dominion » du Canada, en 1867. Toutefois, le problème concerne alors les forces terrestres et non navales. Le Canada commence à établir ses premières petites unités de troupes régulières en 1871, année du départ des dernières garnisons britanniques basées dans le Canada central.
Il n’est alors pas question que le Canada forme ses propres forces navales.2 Dans les négociations lors de la confédération, la Grande-Bretagne s’engage à continuer d’assurer la protection navale. La Marine royale maintient ses arsenaux à Halifax en Nouvelle-Écosse ainsi qu’à Esquimalt en Colombie-Britannique pour soutenir ses navires de guerre basés en Amérique du Nord et aux Antilles d’une part, et sur le Pacifique d’autre part, qui effectuent souvent des opérations dans les eaux canadiennes.
Au début du XXe siècle, la Grande-Bretagne se tourne vers ses colonies autonomes en quête de soutien naval dans un climat de rivalité internationale croissante. Ce contexte pousse la Marine royale à concentrer sa flotte dans les eaux européennes, et à fermer ses arsenaux à Halifax et Esquimalt : à la fin de 1904, tous ses navires de guerre basés en permanence dans le secteur occidental de l’Atlantique et dans le Pacifique Est se sont retirés. Sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada, doit faire face au profond désaccord opposant les Canadiens anglophones, favorables à une coopération avec la Grande-Bretagne en matière de défense, et les Canadiens francophones. Ces derniers sont persuadés que toute initiative navale serait finalement placée sous le contrôle de l’amirauté britannique, entraînant le Canada dans l’ensemble des conflits impliquant la Grande-Bretagne outre-mer. Le compromis obtenu par Sir Laurier consiste à développer la flotte civile canadienne, en particulier le Service de protection de la pêche, pour aboutir à une Marine nationale chargée de défendre les zones maritimes à proximité des côtes. Les arsenaux de Halifax et d’Esquimalt, passés sous la tutelle du ministère de la Marine et des Pêcheries, constituent des atouts importants. Pour prendre la tête du projet, les autorités ont toutefois besoin d’un officier de premier ordre, très expérimenté, et plus particulièrement sensible aux questions démographiques et politiques, et aux exigences propres au Canada. Laurier choisit donc Kingsmill, bien connu pour ses succès dans la Marine royale et dont la famille est impliquée dans la vie publique et favorable au Parti libéral.
Lorsque Kingsmill quitte la Marine royale en 1908, c’est avec le grade de contre-amiral. Il prend alors la tête de la flotte civile canadienne et améliore le programme élémentaire de formation navale déjà entamé dans l’un des plus grands bateaux à vapeur chargés de la protection de la pêche, un navire officiel appelé Canada. En 1909, la Grande-Bretagne s’inquiète de l’expansion navale allemande. La menace pousse les Canadiens anglophones à exiger un effort supplémentaire de l’État, que Kingsmill traduit par un plan de service naval canadien encore modeste. En 1910, les conseils de la Grande-Bretagne permettent au gouvernement de Laurier de créer rapidement la nouvelle Marine canadienne.3 Celle-ci s’appuie sur des plans logiquement issus du dispositif de Kingsmill, avec néanmoins une flotte plus importante. La Loi du service naval est présentée à la Chambre des communes en janvier 1910; le 4 mai de la même année, elle se voit octroyer la sanction royale. Le ministère du Service naval est alors créé, sous la tutelle du ministère de la Marine et des Pêcheries.
Cette Loi du service naval prévoit un directeur à la tête du nouveau service, un professionnel possédant idéalement le grade de contre-amiral, au minimum. Charles Edmund Kingsmill devient ainsi le premier directeur du service naval et assume cette fonction jusqu’à sa retraite en 1920. L’officier est particulièrement attaché à l’idée d’une Marine canadienne découlant certes d’un modèle britannique mais adaptée pour servir les intérêts maritimes propres au Canada : la protection rapprochée des côtes et des ports, la recherche de renseignements en matière navale pour les autorités d’Ottawa et l’application de la réglementation des pêches. Kingsmill comprend que ces intérêts divergent de ceux de la Grande-Bretagne à l’échelle internationale : l’économie britannique a besoin d’un transport mondial protégé, une mission d’envergure mondiale qui prend le pas sur les besoins plus locaux du Canada.
En 1910, toutefois, une forte division apparaît quasi immédiatement entre les populations anglophones et francophones du Canada et ralentit le développement de la nouvelle marine. L’année suivante, les conservateurs de Robert Borden arrivent au pouvoir et interrompent le développement naval en sabrant le budget et en suspendant le recrutement du personnel. Kingsmill, amer et découragé, n’en demeure pas moins un serviteur loyal et impliqué des autorités canadiennes. Il ne s’exprime jamais publiquement et respecte scrupuleusement le principe britannique de suprématie du pouvoir civil sur les militaires, concept fortement ancré dans les usages canadiens.4 Kingsmill mobilise toute son énergie pour concevoir des plans de guerre et mettre en place la meilleure formation possible, dans la limite des ressources allouées. Il privilégie la formation de jeunes élèves-officiers canadiens, en espérant qu’ils garantissent l’avenir du service. Le Collège royal de la Marine du Canada, créé à Halifax au début de 1911, reste ouvert et accueille de nouvelles promotions chaque année malgré de sévères coupes budgétaires. Le programme prévoit deux ans de formation des élèves-officiers à terre au sein du Collège, puis une formation en mer sur deux croiseurs : le NCSM Niobe sur la côte atlantique et le NCSM Rainbow sur la côte pacifique, deux navires de la Marine royale acquis en 1911 à l’instigation de Kingsmill. Cependant, les embarcations doivent rester à quai faute de personnel d’équipage, en raison des coupes budgétaires; Kingsmill obtient donc des places pour ses élèves sur les navires de guerre britanniques.
Même avec une Marine canadienne réduite à 350 hommes, quand la guerre éclate en août 1914 le service est capable de mettre en œuvre des mesures élémentaires de défense côtière grâce aux plans et à la préparation organisés par Kingsmill. La Grande-Bretagne fournit de grands bâtiments pour assurer la protection en mer. Avec le renfort de personnels venus de GrandeBretagne, de Terre-Neuve et de volontaires venus du Canada, les deux croiseurs canadiens peuvent gagner le large et rejoindre les forces britanniques pour protéger le transport dans les eaux de l’Amérique du Nord. Progressivement, ce sont plus de 9 600 officiers et marins qui sont recrutés par le Service naval pendant la guerre.5
En 1915, l’Allemagne commence à utiliser des sous-marins pour attaquer les bateaux de transport britanniques. Les grands navires de guerre britanniques et canadiens sont alors vulnérables à ce type d’attaques, mais la Marine royale ne dispose d’aucun vaisseau anti-sousmarin. Kingsmill ne relâche cependant jamais la pression sur la Marine royale pour intervenir plus efficacement dans les eaux canadiennes. Alors qu’il devient clair que la Grande-Bretagne est incapable de contrer véritablement les sous-marins allemands qui pourchassent ses navires dans les eaux britanniques, Kingsmill organise les efforts pour mobiliser l’ensemble des ressources canadiennes. La Marine réquisitionne et arme les navires civils ou de l’État possédant la rapidité et la tenue de mer6 nécessaires aux opérations anti-sous-marines, et forme dans l’urgence des volontaires canadiens pour les piloter. En 1917-1918, la Marine canadienne collabore avec l’amirauté britannique pour construire 160 petits vaisseaux anti-sous-marins au Canada : Kingsmill persuade ses homologues de destiner la plupart de ces nouveaux navires au renforcement des forces canadiennes. Parallèlement à ces activités, Kingsmill prend soin de ne pas perturber la formation des jeunes élèves-officiers canadiens qui continuent de servir sur les grands navires de guerre britanniques dans les théâtres d’opération plus mouvementés. Il mobilise son réseau pour dénicher des officiers de la Marine royale expérimentés, pour beaucoup à la retraite, afin de leur confier l’organisation et le commandement de la nouvelle flottille de petits navires anti-sous-marins.
Tout au long de la guerre, Kingsmill s’oppose aux pressions de la Marine royale qui cherche à contrôler les opérations dans les ports canadiens, cruciaux pour le transport de troupes et de matériel de guerre vers le Royaume-Uni. Grâce à l’expérience des anciens officiers de la Marine royale qu’il a invités à rejoindre le service canadien, Kingsmill renforce la défense côtière et les activités de renseignement de la marine afin d’asseoir l’autorité du Canada et de collaborer sur un pied d’égalité avec la Grande-Bretagne. Lorsque de grands sous-marins allemands traversent l’océan pendant l’été et l’automne 1918, la Marine canadienne est donc en mesure de jouer un rôle efficace pour défendre le transport dans le secteur occidental de l’Atlantique, en coopération avec les marines américaine et britannique. Cette expérience convainc même le premier ministre conservateur Robert Borden (1911-1920) que le pays a besoin de la marine créée par le gouvernement de Laurier sur les conseils de Kingsmill.
L’héritage de Kingsmill
Lorsque Kingsmill se retire en 1920, la petite équipe d’anciens officiers de la Marine royale expérimentés qu’il avait réunie à Ottawa élabore des plans détaillés sur l’avenir de la marine, en tirant les leçons de 1914-1918. En raison des coupes dans le budget militaire opérées par le gouvernement dans les années 1920, ces plans restent largement théoriques, mais inspirent ensuite la refonte de la marine effectuée à la fin des années 1930, sur laquelle s’appuie l’expansion massive du service lors de la Seconde Guerre mondiale.7 Lorsque ce conflit éclate, le Canada ne dispose que de 13 vaisseaux : six destroyers (Saguenay, Skeena, Fraser, Ottawa, Restigouche et St-Laurent), quatre dragueurs de mines (Comox, Fundy, Gaspé et Nootka/Nanoose) et trois auxiliaires (Armentières, Skidegate et Venture). À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Marine royale canadienne a pris de l’ampleur au point de s’imposer au troisième rang parmi les alliés avec 434 navires armés dont des croiseurs, destroyers, frégates, corvettes et auxiliaires.8 Cette croissance et l’importante contribution navale du Canada à l’alliance occidentale lors de la guerre froide sont dirigées par les officiers que Kingsmill a recrutés et formés avec tant d’attention.
Au cours de sa longue carrière, Kingsmill est reconnu pour ses contributions et ses services impressionnants. En France, il est nommé officier de la Légion d’honneur, et l’Italie le fait Grand Officier de l’Ordre de la Couronne. En 1913, la Marine royale britannique le promeut viceamiral à la retraite, puis au grade d’amiral en 1917. Le roi George V le fait chevalier en 1918. Kingsmill meurt en 1935 dans sa résidence d’été de l’île Grindstone, près de Portland, en Ontario. Il est enterré dans le cimetière anglican Emmanuel, à Portland.
En 1968, la marine fusionne avec l’armée et la force aérienne du Canada pour former les Forces armées canadiennes, aujourd’hui appelées Forces canadiennes. De nos jours, notamment grâce aux ambitions de Kingsmill, la Marine canadienne continue de croître. À l’heure où ces lignes sont écrites, on compte 11 648 hommes et femmes au service de l’élément naval de la force régulière, auxquels s’ajoutent 10 090 réservistes et une flotte comprenant 33 bâtiments de guerre, sous-marins et navires de défense côtière. Cette flotte mouille toujours dans les ports de Halifax en Nouvelle-Écosse et d’Esquimalt, en Colombie-Britannique. La marine participe aux opérations nationales et s’entraîne pour assurer la sécurité maritime du Canada et des Canadiens, dans le pays et dans le monde. Elle se déploie sur l’ensemble du globe pour assurer la paix et la stabilité à l’échelle internationale, et peut accomplir un large éventail de missions, des interventions humanitaires à l’envoi de navires de guerre pour les opérations de combat. Tout au long de l’année 2010, la Marine canadienne célèbre son centième anniversaire. L’amiral Sir Charles Edmund Kingsmill en serait fier.
La Fiducie du patrimoine ontarien remercie Roger Sarty, PhD, professeur d’histoire à l’Université Wilfrid Laurier et directeur de recherches, domaines naval et militaire, au Laurier Centre for Military, Strategic and Disarmament Studies, pour ses travaux qui ont servi à l’élaboration du présent document.
© Fiducie du patrimoine ontarien, 2010
1 La guerre d’Espagne (1807-1814) oppose la France aux forces alliées d’Espagne, du Royaume-Uni et du Portugal, pour le contrôle de la péninsule Ibérique dans le cadre des guerres napoléoniennes. Située à l’extrémité sud-ouest de l’Europe, la péninsule Ibérique comprend l’Andorre, le Portugal, l’Espagne et Gibraltar, une colonie britannique. La guerre éclate quand les troupes françaises envahissent le Portugal en 1807 puis l’Espagne en 1808; elle se poursuit jusqu’à la défaite de Napoléon en 1814.
2 En 1881, le Canada encore tout jeune tente une première fois de mettre en place une Marine canadienne avec l’acquisition d’un bateau à vapeur en bois, le NSM Charybdis, acheté à la Marine royale à des fins d’entraînement. L’ampleur et le coût des réparations nécessaires sont néanmoins tels que les autorités canadiennes finissent par le renvoyer en Grande-Bretagne.
3 Le service devient la Marine royale canadienne (MRC) en 1911, quand le roi George V accorde la permission d’ajouter l’épithète « royal ».
4 Kingsmill entretenait une correspondance abondante sur les questions professionnelles, et nombre de lettres et notes de service sont conservés dans les archives de la Marine. Les notes de personnalités publiques comme Sir Wilfrid Laurier, Sir Robert Borden et Louis-Philippe Brodeur sont conservées à la Bibliothèque et Archives Canada et dans d’autres archives de la région d’Ottawa. Kingsmill n’avait pas peur d’exprimer ses opinions, mais ne le faisait qu’auprès d’autres personnalités officielles et de ses dirigeants politiques. Pour résumer précisément la place de Kingsmill dans les références historiques publiées, on peut citer le sous-titre d’un article biographique de Richard Gimblett : le « Père oublié » de la marine.
5 Ready Aye Ready.com. Site Web. 100 Years of the Canadian Navy. « Timeline: 1910-1919. World War I ».
6 La tenue de mer fait référence à la conception technique d’un navire et à son comportement dans les vagues.
7 Donald E. Graves. In Peril on the Sea — The Royal Canadian Navy and the Battle of the Atlantic (Toronto : Robin Brass Studio, 2003), pp. 42 et 231.
8 Ibid.
Bibliographie
Gilbert Norman Tucker, The Naval Service of Canada; Its Official History: Vol. I. Origins and Early Years (Ottawa : Imprimeur du Roi, 1952). Contient beaucoup d’informations encore aujourd’hui introuvables dans d’autres sources publiées.
Michael L. Hadley et Roger Sarty, Tin-Pots and Pirate Ships: Canadian Naval Forces and German Sea Raiders 1880-1918 (Montréal et Kingston : McGill-Queen’s University Press, 1991). Comprend de nombreuses données sur l’histoire politique et militaire publiées depuis la parution de l’ouvrage de Tucker, ainsi que du matériel d’archives issu du Canada, de Grande-Bretagne, des États-Unis et d’Allemagne, auquel Tucker et son équipe n’avaient pas eu accès.
Richard H. Gimblett, « Admiral Sir Charles E. Kingsmill: Forgotten Father », dans Michael Whitby, Richard H. Gimblett et Peter Haydon, éd., The Admirals: Canada’s Senior Naval Leadership in the Twentieth Century (Toronto : Dundurn Press, 2006), 31-53. La biographie la plus complète sur Sir Kingsmill.
Roger Sarty, The Maritime Defence of Canada (Toronto : Canadian Institute of Strategic Studies, 1996). Contient des études sur les origines de la marine, la marine elle-même et l’émergence de la souveraineté canadienne, ainsi que sur la défense de la côte pacifique au moment de la Première Guerre mondiale, révélant ainsi le rôle de Kingsmill.