Paysages culturels – Introduction

Les paysages culturels (ou paysages du patrimoine culturel) sont une désignation utilisée depuis plusieurs décennies. Selon l’approche prônée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), les paysages culturels se divisent en trois catégories majeures :

1. Les paysages conçus par l’homme

Ce type de paysage culturel est clairement défini et créé intentionnellement. Cela comprend les jardins et les parcs créés pour des raisons esthétiques qui sont souvent (mais pas toujours) associés à des édifices et ensembles monumentaux, à vocation religieuse ou autre.

Paysage culturel conçu par l’homme, jardin de la Place Fulford, Brockville

2. Les paysages essentiellement évolutifs

Ce type de paysage culturel résulte d’une exigence à l’origine sociale, économique, administrative et/ou religieuse et atteint sa forme actuelle en association avec, et en réponse à, son environnement naturel. Ces paysages reflètent ce processus évolutif dans leur forme et leur composition. Ils se subdivisent en deux catégories :

Un paysage relique (ou fossile) est un paysage qui a connu un processus évolutif qui s’est arrêté soit brutalement, soit sur une période à un certain moment dans le passé. Ses caractéristiques essentielles restent cependant matériellement visibles.
Un paysage vivant est un paysage qui conserve dans la société contemporaine un rôle social actif étroitement associé au mode de vie traditionnel et dans lequel le processus évolutif continue. En même temps, il montre des preuves manifestes de son évolution au cours des âges.

3. Les paysages culturels associatifs

L’inscription de ce type de paysage sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO se justifie par la force d’association des phénomènes religieux, artistiques ou culturels de l’élément naturel plutôt que par des traces culturelles tangibles, qui peuvent être insignifiantes ou même inexistantes.

En vertu de l’approche prônée par l’UNESCO et des principes du Comité scientifique international sur les paysages culturels et les jardins du Conseil International des Monuments et des Sites (ICOMOS), il est important de prendre en compte les paysages ancestraux de l’histoire des peuples autochtones, ainsi que les techniques spécifiques d’utilisation des terres associées à des cultures agricoles particulières, dans toute étude des paysages culturels. En outre, les paysages culturels peuvent varier considérablement en termes de taille, allant du modeste jardin aménagé (mesurant moins d’un acre) au vaste panorama du nord de l’Ontario s’étendant sur des centaines de milles carrés, tel qu’il est dépeint dans les œuvres d’art du Groupe des sept.

Paysage culturel essentiellement évolutif, ferme Scotsdale, Halton Hills

Définition d’un paysage culturel

Un paysage culturel est une propriété ou une étendue géographique définie ayant été modifiée par l’activité humaine, à laquelle est conférée une signification culturelle spéciale et qui revêt une importante particulière pour une communauté. Ces activités ou utilisations sont essentielles à la valeur culturelle, à la signification et à l’interprétation de ce paysage.

Un paysage culturel peut être conçu à un moment précis par une personne donnée ou sa nature organique a pu évoluer sur une longue période (et ce processus continue lentement, le cas échéant). Il peut également se caractériser par une puissante association des phénomènes religieux, artistiques ou culturels de l’élément naturel plutôt que par des traces culturelles tangibles, qui peuvent être insignifiantes ou même inexistantes. Il regroupe des caractéristiques patrimoniales isolées (constructions, espaces, sites archéologiques et éléments naturels) qui forment ensemble un type de patrimoine significatif, dont la forme est distincte de celle de ses éléments constituants ou parties.

Voici une liste non exhaustive d’exemples de paysage culturel : districts de conservation du patrimoine (désignés aux termes de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario), villages, parcs, jardins, champs de bataille, grandes rues et leurs quartiers, cimetières, sanctuaires et lieux sacrés, paysages autochtones, sentiers, points de vue, belvédères, panoramas, techniques d’utilisation des terres, terres agricoles ancestrales et complexes industriels revêtant une valeur patrimoniale sur le plan culturel.