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Situé au cœur de Perth, cette maison de pierre, de style georgien tardif, fut construite en 1823 pour le révérend Michael Harris, premier pasteur épiscopalien de la région. En 1833, elle appartenait à Thomas Mabon Radenhurst, éminent avocat de la localité. Ella Inderwick acheta la propriété à la famille Radenhurst dans les années 1890 et la baptisa « Inge-Va », mot tamoul signifiant « viens ici ». Son fils Cyril, qui fonda l'Architectural Conservancy of Ontario en 1933, en hérita. En 1974, la femme de Cyril, Winnifred, donna la propriété à la Fiducie du patrimoine ontarien qui y fit des fouilles archéologiques de 1987 à 1993. En 1989, Winnifred Inderwick légua à la Fiducie une collection de meubles qui permit de mieux comprendre l'histoire de la maison et de la localité de Perth. Après des recherches approfondies, la Fiducie, aidée par des fonds du gouvernement provincial, entreprit, en 1995, une importante restauration de Inge-Va.
En 1988, les archéologues firent une découverte étonnante. En excavant le site d'un cabinet d'aisance de la période de Radenhurst, ils mirent à jour des milliers de fragments de plats, de verres et d'ustensiles de cuisine. Il semblait qu'à une époque, les Radenhurst se soient débarrassé de tout ce qu'ils avaient utilisé pour leurs repas.
Pour quelle raison? Les recherches historiques offraient une explication. Entre 1866 et 1873, cinq des dix enfants Radenhurst tombèrent malades et moururent. Un décès fut attribué à la typhoïde, trois à la tuberculose. L'idée que la maladie était causée par des microbes qui pouvaient se transmettre d'une personne à l'autre s'imposait peu à peu dans les cercles médicaux. Il se peut donc que les Radenhurst se soient débarrassé de tous les objets communs qui avaient été utilisés par les membres malades de la famille. Les archéologues de la Fiducie ont reconstitué trois cent soixante-neuf récipients et deux cent quatre vingt-trois objets de verre du cabinet d'aisance des Radenhurst. Cette collection évoque un épisode tragique de l'histoire d'Inge-va et nous rappelle les ravages causés par les maladies contagieuses au XIXe siècle.