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En 1849, le système de districts administratifs du Haut-Canada a été aboli et la région jusque-là connue sous le nom de District de Home a pris le nom de Comtés unis de York, Peel et Ontario.
Lorsque le comté d'Ontario a cessé, en 1852, de faire partie des comtés unis, la question de l'autonomie locale du comté de Peel s'est posée. En 1855, le comté de Peel a présenté une pétition au lieutenant- gouverneur des Canadas demandant à se séparer du comté de York. Bien que s'étant officiellement séparé du comté de York en janvier 1857, le comté de Peel n'est vraiment devenu un comté distinct qu'en 1865 en raison de la controverse que cette mesure a suscitée. Les plans d'un palais de justice et d'une prison, établis par l'architecte William Sinclair, ont été soumis en 1860 aux inspecteurs des prisons, lesquels les ont rejetés. Le comité chargé du projet de construction, nommé en 1865, a ensuite confié l'établissement de nouveaux plans à l'architecte d'origine allemande William Kauffman. Les inspecteurs des prisons ont aussi rejeté ces plans, mais le comté de Peel a alors décidé de construire le palais de justice sans la prison prévue au départ.
Le bâtiment a été achevé en 1866 et le conseil du comté de Peel y a tenu sa première réunion en janvier 1867. Servant de centre judiciaire et administratif du comté de Peel jusqu'en 1973, le palais de justice a ensuite été loué à la municipalité jusqu'en 1980. C'est maintenant un musée et une galerie d'art. Un bâtiment distinct devant servir de prison a été construit à l'arrière du palais, en 1867. Fermée en 1977, la prison a été rénovée à la fin des années 1980 pour abriter le musée et les archives de la région de Peel. L'histoire du complexe régional est liée à celle de l'évolution au cours du 19e siècle des systèmes judiciaire, gouvernemental et administratif de la province; c'est un gage de la fierté municipale croissante des collectivités de cette époque.
Conçu par l'architecte torontois William Kauffman dans le style italianisant – parfois appelé gothique vénitien – et construit par les entrepreneurs John Kesteven et Thomas Story, ce bâtiment en brique jaune présente des fondations de pierre calcaire rustiquée et de grandes fenêtres qui donnent l'illusion d'un bâtiment beaucoup plus imposant. Voici certaines des autres caractéristiques de ce bâtiment : fenêtres en arcade en groupes de deux avec gouttières en forme d'arches pointues; impostes semi-circulaires en éventail placées au-dessus des ouvertures de portes, surmontées comme les fenêtres de larmiers gothiques; et fronton grec et dôme en forme d'oignon, caractéristique propre aux seuls palais de justice de l'Ontario, qui surmonte une coupole. La prison en pierre calcaire de deux étages et demi a été construite à partir soit des plans modifiés présentés par l'architecte Kauffman, soit d'un plan fourni par le Service des inspecteurs des prisons. De forme rectangulaire et comportant un toit à comble en croupe et six grandes cheminées de brique, la prison présente des fenêtres et des portes disposées de façon rigoureusement symétrique. Des murs de pierre entourent la cour d'exercice de la prison. Le palais de justice est sis sur une parcelle de terrain surélevée, ce qui le fait paraître plus grand qu'il ne l'est.
En 1978, la Ville de Brampton l'a désigné comme bâtiment à valeur patrimoniale aux termes de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario et, en 1994, la Fiducie du patrimoine ontarien a établi une servitude protectrice du patrimoine dans le but d'en assurer la préservation.