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Pauline McGibbon 1910-2001

Le jeudi 5 octobre 2006, à 14 heures, la Fiducie du patrimoine ontarien et la Fondation Kiwanis de Sarnia ont dévoilé une plaque provinciale et inauguré un jardin patrimonial communautaire commémorant l’honorable Pauline McGibbon, à Sarnia (Ontario).

Voici le texte bilingue de la plaque :

PAULINE MCGIBBON 1910-2001

    Première femme à occuper une fonction vice-royale au Canada, Pauline Emily Mills est née à Sarnia, en Ontario, en 1910. Après avoir fait ses études primaires et secondaires dans les écoles locales et obtenu un diplôme du Collège Victoria à l’Université de Toronto, elle épousa Donald Walker McGibbon en 1935. Bénévole et défenseur des arts pendant toute sa vie, Mme McGibbon devint présidente du Festival national d'art dramatique en 1948 et présidente nationale de l’ Ordre impérial des filles de l'Empire en 1963. Elle fut la première femme à diriger des organismes comme la Conférence canadienne des arts (1972) et le Centre national des Arts (1980). En 1974, Mme McGibbon fut nommée lieutenante-gouverneure de l’Ontario (1974-1980) et, dans le cadre de ces fonctions, elle mit l’accent sur la culture et les arts. Elle fut nommée Compagnon de l’Ordre du Canada (1980) et membre de l’Ordre de l’Ontario (1988). Surnommée l’« Ève de l’Ontario » pour toutes ses « réalisations de femme pionnière », l’honorable Pauline McGibbon a consacré sa vie à améliorer sa collectivité, la province et la nation.

PAULINE MCGIBBON 1910-2001

    The first woman to hold a vice-regal office in Canada, Pauline Emily Mills, was born in Sarnia, Ontario in 1910. After local schooling and a degree at Victoria College, University of Toronto, she married Donald Walker McGibbon in 1935. A life-long volunteer and supporter of the arts, Mrs. McGibbon became president of the Dominion Drama Festival in 1948 and national president of the Imperial Order of the Daughters of the Empire in 1963. She was the first woman to lead such organizations as the Canadian Conference of the Arts (1972) and the National Arts Centre (1980). In 1974 McGibbon was appointed Lieutenant Governor of Ontario (1974-80) where she focused on culture and the arts. She was honoured as a Companion of the Order of Canada (1980) and a member of the Order of Ontario (1988). Once described as “Ontario’s Eve” for all her ‘first woman’ achievements, the Honourable Pauline McGibbon dedicated her life to the betterment of her community, province and nation.

Historique

L’honorable Pauline McGibbon servit la province de l’Ontario avec distinction dans l’exercice de ses fonctions vice-royales pendant six ans et demi — première femme de tout le Commonwealth britannique à occuper de telles fonctions. Elle fut également la première femme à siéger au conseil d’administration de quatre grandes sociétés canadiennes : George Weston Ltd., IBM Canada Limitée, Imasco et Mercedes-Benz Canada Inc. Malgré les stéréotypes existant à l’époque à l’égard du rôle des femmes, Mme McGibbon occupa des postes de responsabilité tant dans des établissements d’enseignement postsecondaires et des organismes à vocation artistique que dans des entreprises privées et dans l’appareil gouvernemental.

Petite enfance et influences familiales

Enfant unique d’Alfred (Fred) William Mills et d’Ethel Salina (née French), Pauline Emily Mills naquit le 20 octobre 1910 à Sarnia, en Ontario. M. Mills et son frère, Edgar, étaient propriétaires d’un magasin de vêtements et d’une mercerie à Sarnia. Le père de Mme McGibbon était très actif dans sa communauté. C’était un mélomane au tempérament grégaire. Il était membre de la chorale pour hommes de Sarnia qui remporta un prix à l’Exposition nationale canadienne en 1932, ainsi que de la chorale de l’église baptiste centrale de Sarnia. Selon ses contemporains, Ethel, la mère de Mme McGibbon, avait une forte personnalité; elle exerça sans doute une influence durable sur sa fille unique. Lorsque Fred Mills mourut en 1938, sa femme continua d’exploiter une partie du commerce familial pendant toute une autre décennie. Sa notice nécrologique, parue dans un journal de Sarnia, la décrivait comme un « membre actif de sa collectivité, une femme d’affaires et une mélomane ».1 Mme Mills s’intéressait tout particulièrement à la musique et à l’éducation. Signe évident du vif intérêt de Mme Mills pour la musique et reflet du statut social de la famille, un demi-queue ornait le salon familial. Mme Mills appartenait au Club musical de Sarnia dont elle fut présidente de 1926 à 1935. Elle fut aussi organiste de l’église baptiste centrale pendant plusieurs années et membre bénévole de plusieurs chorales et orchestres locaux. Elle fit partie du bureau du Festival de musique du comté de Lambton pendant trois décennies et en fut la première présidente.

Mme Mills se fit le champion de l’enseignement de la musique dans les écoles et fut la deuxième femme à être élue au conseil scolaire de Sarnia. Elle en fut même présidente pendant plus de vingt ans. On lui attribua le mérite d’avoir contribué à assurer le maintien de bonnes relations entre le conseil et le personnel enseignant, et la Fédération des enseignantes et des enseignants des écoles secondaires de l’Ontario lui rendit hommage en lui décernant le Prix de la Lampe du savoir. Le conseil scolaire de Sarnia créa même une bourse en son honneur. Mme Mills siégea aussi au conseil d’administration de la Société d’aide à l’enfance et crut fermement, pendant toute sa vie professionnelle, au principe voulant que chacun contribue au bien-être et à l’essor de sa collectivité — principe auquel adhéra aussi avec conviction sa fille Pauline. Pour reprendre les propos de l’un des contemporains de Mme Mills : « On peut dire qu’Ethel Mills créa en quelque sorte les conditions favorables à la nomination de Pauline au poste de lieutenante-gouverneure. Cela ne voulait certainement pas dire que Pauline n’avait pas le talent voulu. Elle avait du talent à revendre et elle mérita cette nomination. »2

Pauline fréquenta l’école primaire de la rue Lochiel, située à deux pâtés de maisons de chez elle, et ensuite le Sarnia Collegiate Institute and Technical School (SCITS). Pendant les congés scolaires, elle travaillait dans la mercerie de son père. Après ses études secondaires, Pauline s’inscrivit au Collège Victoria, à l’Université de Toronto, où elle obtint un baccalauréat en histoire moderne, en 1933.

Pauline rencontra Donald (Don) Walker McGibbon au SCITS et les deux élèves commencèrent à se fréquenter. Don étudia aussi au Collège Victoria de l’Université de Toronto où il obtint un diplôme en sciences politiques et en économie. Il retourna ensuite à Sarnia et commença à travailler pour Imperial Oil, l’un des principaux employeurs de la ville. Pauline et Don se marièrent à Sarnia le 26 janvier 1935. Le couple n’eut pas d’enfant. Pauline dit un jour ceci à son amie de toujours, l’auteure Marian Engel : « Je n’ai jamais eu la fibre maternelle. Même toute petite, je prétendais que mes poupées étaient des adultes. »3

En 1940, Don fut muté à Toronto, où il se joignit au bureau du contrôleur d’Imperial Oil. Après avoir suivi un cours de gestion avancé à la Harvard Business School en 1948, il fut promu au poste de trésorier et devint vice-président de l’entreprise en 1974, un an avant de prendre sa retraite. Au fil des ans, Don occupa les postes de président de la Chambre de commerce de l’Ontario et du Festival national d’art dramatique, de vice-président du Conseil des arts de l’Ontario et de président du conseil d’administration du Collège Victoria, à Toronto.4 Don appuya avec enthousiasme Pauline dans ses nombreuses activités bénévoles. En 1976, celle-ci déclara au Maclean’s Magazine que son époux « disait d’elle qu’elle était une compagne bien plus intéressante en raison de ses nombreuses activités ».5

Bénévolat

En 1935, au beau milieu de la Grande Crise, on voyait d’un très mauvais œil qu’une femme mariée s’intègre à la population active, particulièrement lorsque son époux avait un emploi sûr, parce qu’il fallait pour obtenir un emploi qu’elle fasse concurrence à d’autres personnes, surtout des hommes, qui devaient subvenir aux besoins d’une famille. C’était la mentalité de l’époque. Pauline ne voulait pas élever une famille et la vie de maîtresse de maison ne l’intéressait pas. Suivant peut-être en cela l’exemple de sa mère, elle se tourna bientôt vers le bénévolat. Elle s’intéressait tout particulièrement à l’amélioration des services bénévoles et au développement de la culture, et en particulier du théâtre.

Peu de temps après son mariage, Pauline apprit qu’une nouvelle section de l’Ordre impérial des filles de l’Empire se constituait à Sarnia et décida de s’y joindre. L’Ordre avait été créé en 1900 pour promouvoir l’Empire britannique, mais dans les années 1930, il était devenu un organisme voué à l’amélioration de la vie des enfants et des adolescents par l’entremise du relèvement des services éducatifs, sociaux et d’éducation communautaires. L’un des premiers projets de la section Alexander Vidal fut de créer un service de prêt de livres à l’intention des patients de l’Hôpital général de Sarnia et de confectionner des layettes pour les bébés des mères célibataires. Étant donné le temps qu’elle était prête à consacrer aux activités bénévoles, son travail acharné et son énergie, il n’est pas surprenant que Mme McGibbon ait fini par gravir les échelons au sein de l’Ordre pour en devenir finalement présidente nationale en 1963, se taillant par la même occasion la réputation de travailleuse infatigable au dévouement sans borne.6

L’intérêt de Mme McGibbon pour l’éducation l’amena à devenir la première présidente de la Children’s Film Library du Canada en 1948 et, une décennie plus tard, vice-présidente de l’Association canadienne d’éducation des adultes. Elle fut aussi, en 1952, la première présidente de l’Association des anciens élèves de l’Université de Toronto et fut nommée au Sénat de l’Université de Toronto (1952-1961). En 1971, elle devint la première rectrice de l’Université de Toronto et la première femme à faire partie du conseil d’administration du Upper Canada College (1971 1974).

Pendant sa jeunesse, Mme McGibbon avait manifesté de l’intérêt pour le théâtre et avait joué dans quelques pièces de théâtre amateur. En 1948, le Festival national d’art dramatique lui demanda si elle voulait bien être la secrétaire du Festival, poste non rémunéré. Elle déclara par la suite à Marian Engel : « J’avais peur. J’étais responsable des films au sein de l’Ordre impérial des filles de l’Empire et je ne savais pas qu’une personne pouvait faire deux choses à la fois. J’ai pris conseil auprès de Don. Il m’a dit que ce serait difficile parce que Park [Jamieson, directeur du Festival] était un tel perfectionniste — et cela me convainquit d’accepter le poste. »7 Pauline n’était pas de celles qui refusent de relever un défi, et ce fut le début pour elle d’un engagement de toute une vie à l’égard du théâtre canadien. En 1957, elle devint présidente du Festival national d’art dramatique et reçut le Prix d’art dramatique du Canada.

Peu de temps après avoir été nommée lieutenante-gouverneure, Mme McGibbon prononça ces paroles devant les nouveaux diplômés du Collège Lambton, à Sarnia :

    ... il fut un temps où le travail bénévole était considéré avec dérision et parfois même avec mépris. On disait qu’il s’agissait d’un travail de dilettante convenant aux personnes — surtout des femmes — qui n’avaient pas assez de vrai travail à faire. On disait aussi qu’il s’agissait d’un vestige du dix-neuvième siècle, un phénomène de « décalage culturel » qui disparaîtrait progressivement puisque des lois progressistes répondraient un jour à tous les besoins de la société.
    Nous savons cependant maintenant que les gouvernements ne peuvent pas tout faire, et que dans une société saine, ils ne devraient pas non plus tout faire. Nous savons désormais que la participation des collectivités et des quartiers est essentielle pour que le développement urbain et économique ait une dimension humaine et pour éviter que les services sociaux remplacent la compassion et les rapports humains...
    Le bénévolat ... est un élément sur lequel repose notre mode de vie. En Amérique du Nord, on nous apprend, à juste titre, à mon avis, que si nous consacrons un peu de notre temps libre à améliorer notre mode de vie, nous témoignons ainsi de notre engagement envers notre collectivité, notre province ou notre pays.
    J’ajouterai simplement que se mettre au service des autres est en soi très enrichissant. C’est en aidant autrui à échapper à l’aliénation, à découvrir sa véritable identité et à se sentir aimé et apprécié qu’on devient soi-même vraiment humain.8

Première lieutenante-gouverneure du Commonwealth

Au début de 1974, la rumeur voulait que le gouvernement libéral de Pierre Elliot Trudeau souhaitait nommer une femme comme prochain lieutenant-gouverneur de l’Ontario.9 Ceux qui connaissaient Pauline McGibbon pensaient qu’elle était une excellente candidate pour ce poste étant une personne accomplie possédant beaucoup d’assurance et bien connue dans les milieux sociaux et culturels. Un autre facteur militait en sa faveur. Bien que femme, Pauline McGibbon n’avait pas de lien avec ce que certains considéraient comme un mouvement féministe de plus en plus revendicateur. Mme McGibbon admit elle-même qu’elle n’avait pas vraiment songé à la possibilité que son nom soit retenu pour le poste de lieutenant-gouverneur jusqu’à ce que son époux lui dise un soir d’interrompre la préparation du repas pour répondre à un appel du premier ministre.10 À 64 ans, lorsque la plupart des gens songent à prendre leur retraite, Pauline McGibbon acceptait son premier emploi rémunéré. Elle allait remettre la majeure partie de son salaire annuel de 35 000 $ pour couvrir les frais de son bureau. Elle se réserva 200 $ pour investir en prévision de sa retraite.11 Elle accepta le poste avec enthousiasme, devenant la première représentante de la royauté dans tout le Commonwealth. Elle se réjouissait des aspects sociaux de son nouveau rôle ainsi que de la possibilité qu’il lui accordait de promouvoir encore mieux les arts.12 En 1979, le premier ministre Trudeau prolongea d’un an son mandat de cinq ans.

Le lieutenant-gouverneur de l’Ontario joue un rôle important dans la vie constitutionnelle et communautaire de la province. Ses responsabilités constitutionnelles consistent à assermenter le conseil exécutif, à exposer les plans du gouvernement dans le discours du Trône, à accorder la sanction royale nécessaire à l’entrée en vigueur d’une loi, à approuver les décrets en conseil ainsi que les nominations recommandées par le Conseil des ministres et à proroger ou dissoudre chaque session de la Législature. Le rôle communautaire du lieutenant-gouverneur consiste à représenter la population de l’Ontario et à agir comme hôte officiel de la province ainsi qu’à accueillir les dirigeants mondiaux et les diplomates. Le lieutenant-gouverneur de l’Ontario est l’hôte de centaines d’événements communautaires tenus dans tout l’Ontario ou y participe.

Pendant la durée de son mandat, Mme McGibbon mit l’accent sur la culture et les arts. Étant de nature une personne sereine et imperturbable, elle s’acquitta de ses fonctions comme si elle était née lieutenante-gouverneure. Elle aimait tout particulièrement les cérémonies célébrant l’art dramatique. En 1978, elle prit avec bonheur les commandes d’une pelle mécanique lors de la cérémonie d’inauguration des travaux de Massey Hall à Toronto. Elle remplit son rôle de représentante de la Reine avec beaucoup de simplicité et, comme le firent observer régulièrement les personnes qu’elle rencontrait, elle manifesta un souci constant pour le bien-être d’autrui. Marian Engel a d’ailleurs fait remarquer, que Son Honneur considérait ses trois secrétaires non seulement comme des collaborateurs, mais comme des personnes dignes d’être présentées à ses vieux amis.13

À titre de lieutenante-gouverneure, Mme McGibbon parcourut l’Ontario d’un bout à l’autre pour participer à divers événements et cérémonies, donner des réceptions, prononcer des discours et rencontrer autant de résidents de l’Ontario qu’il lui était possible de le faire avec sa chaleur et son enthousiasme habituels.14 Une rétrospective attribua à Mme McGibbon le mérite d’avoir « reçu plus de gens [1 005 réceptions], prononcé plus de discours [497] et accueilli plus de visiteurs [92 294] que tous ses prédécesseurs ».15 En 1979, le Centre culturel Pauline McGibbon ouvrit ses portes à Toronto. À la fin du mandat de Mme McGibbon, le gouvernement de l’Ontario créa le prix honorifique Pauline McGibbon pour les arts de la scène pour souligner son intérêt spécial pour le théâtre. Alors qu’elle était déjà officier de l’Ordre du Canada, le gouvernement fédéral la promut au rang de compagnon de l’Ordre.

Dernières années

Une fois son mandat de représentante de la Couronne terminé, Son Honneur reprit avec encore plus de vigueur ses activités communautaires. En 1981, elle fut nommée administratrice de l’Institut Mount Sinai, établissement de recherche médicale de Toronto, et devint, en 1983, présidente du comité de sélection des récipiendaires des bourses Rhodes. Mme McGibbon reprit ses activités dans le domaine des affaires, devenant la première administratrice chez George Weston Limited en 1981 et administratrice chez Mercedes-Benz Canada Inc., deux ans plus tard.

Mme McGibbon continua à s’intéresser tout particulièrement au bénévolat et à l’art dramatique. Elle devint administratrice du Massey Hall et de Roy Thomson Hall, à Toronto ainsi que vice-présidente et présidente d’honneur du groupe de bénévoles de ce dernier organisme. Elle devint la première femme à présider le conseil d’administration du Centre national des Arts en 1980 et, quatre ans plus tard, présida le Toronto International Festival. À l’issue de son mandat de lieutenante-gouverneure, Mme McGibbon se vit décerner des diplômes honoraires des universités McMaster, Carleton et Windsor. En 1985, elle devint présidente honoraire de la Fondation Kiwanis de Sarnia qui venait de se fixer comme objectif de faire de son ancienne école élémentaire le Centre communautaire Lochiel Kiwanis. Elle devint la première membre à vie de la Chambre de commerce de l’Ontario en 1980 et fut nommée membre de l’Ordre de l’Ontario en 1988.

En mai 1995, Mme McGibbon subit un grave accident vasculaire cérébral qui la priva de l’usage de la parole. Don, avec lequel elle était mariée depuis 61 ans, mourut l’année suivante. La santé de Mme McGibbon déclina progressivement par la suite et elle rendit l’âme le 14 décembre 2001, à l’âge de 91 ans. Elle fut inhumée aux côtés de son époux au cimetière Lakeview de Sarnia.

Derniers souvenirs

Pauline McGibbon laissa sa marque dans sa collectivité, sa province et son pays. Voici les propos que tint la lieutenante-gouverneure Mme Hilary Weston lors des obsèques de Mme McGibbon :

    Mme McGibbon fut une source d’inspiration pour toute une génération de Canadiennes. À une époque où les femmes étaient cantonnées dans certains rôles bien précis, elle fit fi de tous les préjugés et elle consacra de façon exemplaire sa vie au service public et à la promotion et au soutien des arts.16

La gouverneure générale du Canada, Mme Adrienne Clarkson décrivit Mme McGibbon comme « l’une des femmes les plus dynamiques et généreuses du Canada » et elle ajouta également ceci à son égard :

    …le travail qu’elle accomplit pour le Festival national d’art dramatique et sa nomination, qui fit époque, comme première lieutenante-gouverneure de l’Ontario, motiva et encouragea des générations de femmes, appartenant à la deuxième vague de féministes, qui luttaient pour l’égalité véritable.17

Lorsqu’on demanda en 1980 à Mme McGibbon ce qu’elle aimerait que l’on inscrive sur sa tombe, elle répondit ceci : « Je n’y ai jamais réfléchi. À brûle-pourpoint, je répondrai que j’aimerais qu’on inscrive sur ma tombe que j’étais l’épouse de Don et la première lieutenante-gouverneure au Canada et dans tout le Commonwealth britannique. »18 Northrop Frye, universitaire, critique littéraire et ami de longue date de Mme McGibbon, est l’auteur de l’épitaphe qui décrit sans doute le mieux Pauline McGibbon. Elle a joué, a-t-il écrit, « un rôle utile de pionnière : pendant toute sa carrière, elle a souvent été la « première femme » dans bien des domaines, comme si elle avait été l’« Ève de l’Ontario ».19 L’honorable Pauline McGibbon consacra sa vie à l’essor de sa collectivité, de sa province et de son pays.


La Fiducie du patrimoine ontarien tient à remercier Robert J. Burns de ses travaux de recherche sur lesquels repose le présent document.

© Fiducie du patrimoine ontarien, 2006


1 Norma West Linder et Hope Morritt, Pauline: a warm look at Ontario Lt.-Gov. Pauline McGibbon, (Sarnia, Ontario : River City Press, 1979), p. 73. Par la suite Linder et Morritt, Pauline.

2 Linder et Morritt, Pauline, p. 76.

3 Marian Engel, « Pauline McGibbon: the woman behind all those ‘First Woman’ jobs », Chatelaine, oct. 1974. Ci-après Engel, « Pauline McGibbon », Chatelaine, oct. 1976.

4 Linder et Morritt, Pauline, p. 59-65; Canadian Who’s Who, 1987, (Toronto : University of Toronto Press, 1987); « ‘Ontario’s Eve’ was a feminist in deed », Toronto Star, 16 déc. 2001.

5 Maclean’s Magazine, avr. 1976; cité dans Linder et Morritt, Pauline, p. 65.

6 Engel, « Pauline McGibbon », Chatelaine, oct. 1976; Linder et Morritt, Pauline, p. 65 et 71-73; Canadian Who’s Who, 1987.

7 Engel, « Pauline McGibbon », Chatelaine, oct. 1976.

8 Cité dans Linder et Morritt, Pauline, p. 71-72.

9 « The Queen’s lieutenant », Globe and Mail (Toronto), 19 janv. 1974, p. 06.

10 Engel, « Pauline McGibbon », Chatelaine, oct. 1976.

11 Graeme Smith, « Ontario lieutenant-governor was a pioneer for women », Globe and Mail (Toronto), 17 déc. 2001, p. A11.

12 John Slinger, « Mrs. McGibbon, ‘a beggar for the arts’, new Queen’s representative in Ontario », Globe and Mail (Toronto), 18 janv. 1974, p. 1-2.

13 Engel, « Pauline McGibbon », Chatelaine, oct. 1976.

14 Selon un article paru dans le Toronto Star, Mme McGibbon donna 1 005 réceptions, prononça 497 discours et accueillit 92 294 visiteurs à son bureau pendant son mandat de lieutenante-gouverneure. Warren Gerard, « ‘Ontario’s Eve’ was a feminist in deed », Toronto Star, 16 déc. 2001, p. A19.

15 Victor Olivier, « Pauline McGibbon », The Report Newsmagazine, 21 janv. 2002.

16 Richard Brennan, « McGibbon remembered for mix of warmth, dignity », Toronto Star, 23 déc. 2001, p. A7.

17 Warren Gerard, « ‘Ontario’s Eve’ was a feminist in deed », Toronto Star, 16 déc. 2001, p. A19.

18 Graeme Smith, « Ontario lieutenant-governor was a pioneer for women », Globe and Mail (Toronto), 17 déc. 2001, p. A11.

19 Warren Gerard, « ‘Ontario’s Eve’ was a feminist in deed », Toronto Star, 16 déc. 2001, p. 19.